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Mise en autonomie : 9 logements “tremplins” à Namur avec le projet “Droit@Home” du Service Droit des Jeunes

De nombreux acteurs des secteurs sociaux et judiciaires de la région namuroise se sont réunis pour célébrer ensemble l’inauguration des 9 logements “tremplins” de l’AMO Service Droit des Jeunes (SDJ) de Namur

Le jeudi 3 octobre, le Service Droit des Jeunes (SDJ) de Namur invitait ses partenaires à venir fêter avec lui la concrétisation de son projet Droit@Home, 9 studios individuels pour jeunes en difficulté entre 16 et 22 ans.Au programme : expo photos et projection vidéo autour du projet, témoignages et interpellations, biscuits faits maisons et visite des logements.

Le projet “Droit@Home”

9 studios individuels, rénovés juste au-dessus du SDJ, seront loués à des jeunes entre 16 et 22 ans qui rencontrent des difficultés sociales, financières et familiales. Les logements seront octroyés sous contrats de bail d’une durée de 6 mois, prolongeable deux fois.

Les objectifs sont :

  • permettre à 9 jeunes d’avoir un accompagnement rapproché pour leur projet individuel d’autonomie
  • apporter un soutien collectif et créer du lien avec d’autres jeunes pour sortir de la solitude
  • permettre l’accès au logement à bas loyer
  • renforcer la connaissance des droits et devoirs du locataire
  • lutter contre la précarité et prévenir le sans-abrisme chez les jeunes

Pour ces jeunes, la connaissance de leurs droits est essentielle. C'est pourquoi le SDJ, en tant qu’AMO socio-juridique, veillera également à la transmission d’un bagage législatif aux jeunes logés grâce au projet Droit@Home.

En bref, Droit@Home c’est le regain de confiance, de l’espoir, de la sociabilisation, une vision vers l’avenir pour des jeunes qui en ont besoin.

Mais les SDJ, c’est quoi ?

Les Services Droit des Jeunes (SDJ) sont des services d'Action en Milieu Ouvert (AMO) agréés par l’administration générale de l’aide à la jeunesse. C’est-à-dire qu’ils proposent une aide préventive au bénéfice des jeunes dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec l’environnement social. Les SDJ assurent spécifiquement une aide sociale et juridique et, à la demande, un accompagnement du jeune. Et tout cela, gratuitement. Ils veillent donc à ce que les institutions respectent le jeune et ses droits. Il en existe 6 en Fédération Wallonie-Bruxelles : Arlon, Bruxelles, Charleroi, Liège, Mons et Namur.

Une collaboration entre l’IPPJ et le SDJ qui porte ses fruits

L'IPPJ de Saint-Servais et le SDJ de Namur ont collaboré pour loger une jeune fille en fin de parcours à l’IPPJ pour l’aider dans sa mise en autonomie. Anita Vaassen, directrice de l’IPPJ, nous raconte comment cette collaboration a commencé :

“J'ai rencontré Johanne Wyns, la directrice du SDJ, à l’ASBL SYPA qui regroupe toutes les institutions de l'aide à la jeunesse de Namur. En faisant un peu connaissance, on s'est dit qu’on pourrait peut-être collaborer. Depuis maintenant 5 ans, son équipe vient régulièrement donner des animations à nos jeunes sur tout ce qui est juridique, suivies ensuite d’une permanence lors de laquelle ils rencontrent les jeunes qui le souhaitent en individuel et c'est un grand bonheur pour tout le monde. Puis Johanne a lancé ce projet d'appartements qui vient d'aboutir et on avait une candidate à Saint-Servais. Elle fait partie des premiers à pouvoir s'installer, elle a repris l'école et ça se passe plutôt bien. On préparait un projet de mise en autonomie avec elle, car il n'y avait pas de possibilité de retour en famille et elle était prête pour quitter Saint-Servais. Toutes les conditions étaient réunies et le SDJ est arrivé au bon moment avec ce projet-là. Au début, le changement est grand, passer de l'IPPJ à un appartement… Mais il y a une solidarité qui s'installe entre les résidents.”

Sur cette collaboration, Johanne Wyns, directrice du SDJ de Namur, ajoute :

“Ça nous paraissait faire sens d’aller là où les jeunes nous semblaient être vulnérables. L'IPPJ, c’est une institution parfois très isolée, fermée sur elle-même et l’idée, en nous y rendant, c’est de pouvoir envisager un après et créer un lien avec les jeunes. On a donc mis en place ces animations. De là, parfois il y a des liens qui se créent et on ouvre des accompagnements qui après débouchent jusqu'à la mise en logement ici. On a souvent des très chouettes retours et les collègues adorent aller en IPPJ parce que y a vraiment une dynamique très particulière, on sent que la collaboration est précieuse tant pour l’IPPJ, que pour les jeunes, que pour nous. On a l'impression d'être au bon endroit.”

À propos de l’accueil de jeunes en fin de parcours à l’IPPJ, Madame Wyns nous explique :

“Le principe du projet c'est qu’il y ait de la diversité dans le groupe pour qu’ils puissent chacun apprendre les uns des autres. Le fait de pouvoir faire le choix de cet accompagnement après avoir eu quelque chose de très imposé en IPPJ, c'est important aussi. Lorsqu’Anaïs (prénom d’emprunt) a candidaté pour le logement, elle nous a fait part de son inquiétude par rapport à l’étiquette de “délinquante sortant d’IPPJ”. Et justement, notre idée c'est de créer des ponts avec l’IPPJ pour créer de la confiance avec les jeunes et leur montrer qu'on est là pour assurer un suivi après. L'IPPJ a été très soutenante dans ce projet d'autonomie et l’a porté avec la jeune, comme nous l’aurions fait, auprès du juge qui a accepté que le jour où elle quitterait l’IPPJ ce serait pour intégrer le projet Droit@Home. Et c'est ça qui s'est passé, elle a déménagé de l'IPPJ au SDJ. Et son dossier à l’aide à la jeunesse a été clôturé. Donc symboliquement, cette collaboration entre l'IPPJ et le SDJ, c'est très beau. L'intérêt est que dans des moments où c'est compliqué, on va se serrer les coudes et faire en sorte que la jeune ne souffre plus comme elle a déjà souffert. L'idée ce n'est pas de prendre la place d’un autre service, c'est de pouvoir se compléter et amorcer la transition déjà plus tôt en allant en IPPJ pour que les jeunes identifient le Service Droit des Jeunes quand ils sortent et qu'ils sachent qu'ils peuvent pousser nos portes.”

Clément Henry, surnommé Wolverine et considéré comme un super-héros par les jeunes qu’il accompagne au SDJ, complète :

“Anaïs se questionnait beaucoup sur son budget et ça la faisait stresser. On a donc travaillé ensemble à sa mise en autonomie. Il faut aussi très bien connaître la loi parce qu’il faut démontrer au CPAS qu'il y n’a plus la nécessité de l'aide spécialisée de l'Aide à la jeunesse et qu'on passe alors sur une aide purement matérielle. Et c'est ce qui s'est passé pour Anaïs, avec l’obtention d’une Aide Financière Equivalente au Revenu d’Intégration Sociale du CPAS, sa place n'étant plus en IPPJ. En termes de tâches administratives, c’est très complexe. C'est des galères quand on a 17 ans et qu’on est tout seul. C'est des jeunes en difficulté qui ont un cumul de fragilités spécifiques et tout est dépeuplé. Ils n’ont personne sur qui compter. Nous on rentre dans la boucle pour que les transitions se fassent correctement... Parce qu’à côté de ça, faut qu'ils vivent aussi, qu'ils fassent leurs expériences, qu'ils apprennent. Parfois ils font des couacs mais on n'est pas là non plus pour les fliquer, donc on s'accorde à leur rythme. Nous on reste comme un filet de sécurité. Et puis avec le projet des logements, ici ils sont maintenant 9 jeunes donc ils ne sont pas tous seuls avec leurs 4 murs. Ils se motivent entre eux, ils font les courses entre eux, ils mangent entre eux, ils font les lessives entre eux.”

“Au début, ça me stressait un peu. Par rapport au fait que je devais rester toute seule. Moi j'ai toujours vécu soit avec ma famille, soit en IPPJ, mais passer du tout au rien, c'est un peu compliqué mais ça a été. Ce qui aide, c’est avoir mon petit chat. Et les membres du SDJ sont toujours là pour moi. Les éducateurs de l'IPPJ m’ont aussi beaucoup aidée et préparée, pour l’administratif, pour tout.” - Anaïs 

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